Eco-Viikki est un projet d’écoquartier majeur de par l’ampleur des moyens mobilisés et de l’impulsion politique, ainsi que l’étendue des réalisations. La démarche de conception du projet est exemplaire, grâce au système de monitoring et de feedback prévus. Ils permettent une évaluation et un suivi bien actualisé, et de faire des ajustements dans le temps.

Le quartier a une haute qualité environnementale et présente une empreinte écologique réduite par rapports aux quartiers résidentiels traditionnels. Cet écoquartier ne se résume pas au fait qu’il met l’accent sur l’emploie d’énergies renouvelables et la réduction de la consommation énergétique ; sa portée est plus large et globale. La dimension environnementale du projet est très marquée, mais a également des retombées globalement positives sur le plan économique, et surtout sur le plan social. On peut reprocher le manque de mixité sociale du quartier, cependant les retours montrent que la cohésion sociale du quartier est forte. Une communauté a émergé autour de l’identité écologique du quartier, grâce à une appropriation et implication des habitants. L’expérience positive vécue par les habitants ordinaires (pas spécialement écologistes) est ainsi la principale marque de réussite du projet, même si, par ailleurs. l’ambition de faire changer les comportements de manière plus écologique n’est pas à la hauteur des espérances. Pour ce dernier constat, il faut reconnaître qu’un changement drastique n’était sans doute pas réaliste. De plus, le mérite du projet tient sans doute en ce qu’il ne s’adresse pas à l'élite écologiste (minoritaire et déjà acquise aux idées), mais plutôt à un profil “ordinaire” d’habitant.

Le projet Eco-Vikkii n’est pas sans défaut en matière de qualités urbaines. Son insertion dans le milieu urbain environnant pose problème de par sa localisation excentrée et le manque de desserte en transport en commun; il n’y a pas d’alternative viable pour se déplacer et cela explique la forte dépendance à la voiture déplorée par les résidents. Le quartier manque également de services, ce qui nuit à son autonomie. Ces lacunes ternissent la portée du projet en allant à l’encontre d’un mode de vie durable. Considérant ces erreurs, il est important de rappeler le contexte dans lequel s’est réalisé Eco-Viikki; il s’agit d’une période ou le concept d’écoquartier est encore nouveau et ou l’on cherche encore à voir comment appliquer les principes de développement durable à une échelle urbaine. Les erreurs sont donc davantage excusables. De plus, des ajustements ont été apportés par la suite grâce aux évaluations et suivis prévus par le monitoring, en tenant compte de l’opinion et de la satisfaction des résidents. La perspective durable du quartier, en tenant bien compte de l’évolution dans le temps, constitue la meilleure garantie de la réussite du projet à long terme.