QUARTIER DURABLE
Un quartier durable appartient à une réalité diachronique et bidimensionnelle (temps et espace) et prend en considération des conditions nécessaires à un cadre de vie paisible et constructif ainsi que la notion d’efficience dans le temps. Les constructions ne cherchent pas seulement à être efficace, mais à le demeurer dans le temps. Un quartier durable a comme critères les trois grands piliers du développement durable soit : la protection de l’environnement, l’efficacité énergétique et les préoccupations sociales.
Les trois thématiques principales d’un quartier durable sont : la collectivité, l’aménagement et l’urbanisme, ainsi que la gestion environnementale. La collectivité se préoccupe d’amener une vie de quartier au projet qui favorise la mixité sociale, le sentiment d’appartenance, l’appropriation des espaces et la participation citoyenne. L’aménagement et l’urbanisme durables considèrent le choix du lieu d’intervention, l’organisation des espaces, des liens et des déplacements du secteur tout en présentant une trame de fond performante pour assurer une gestion durable du territoire, et finalement, favorisant une utilisation économe du sol. La gestion environnementale, quant à elle, favorise une pratique qui minimise l’impact sur la milieu naturel en préservant des ressources et en assurant une disponibilité à long terme de celle-ci. La biodiversité est aussi primordiale à la gestion environnementale.
Le quartier d’Eco-Viikki a été conçu dans l’optique d’appliquer les nouvelles lois de la Finlande en terme de construction durable et soutenable. Les critères écologiques des bâtiments et du site ont été élaborés et définies par la Ville d’Helsinki en partenariat avec l’équipe d’expert du système PIMWAG.
Afin de rester efficace dans le temps, le quartier est principalement alimenté par l’énergie solaire. Les panneaux sont intégrés aux différents types de bâtiments en étant placés soit sur leur toiture ou agencé au garde-corps des balcons. De plus, des compteurs ont été installés dans les logements afin de s’assurer que leurs objectifs de consommation en eaux soient respectés et ce, même après la construction. C’est justement ce souci de qualité après la construction qui permet de véritablement avoir un quartier durable, car celui doit rester performant à long terme, et non seulement à court terme.
En ce qui concerne la collectivité, l’identité du quartier se crée autour de la forte présence de l’écologie dans le projet, attirant ainsi des habitants soucieux de leur environnement. Les jardins communautaires permettent aux habitants de s’autosuffire en été et de créer des espaces rassembleurs dans le quartier qui favorisent les échanges. La présence des différents types de logements permet d’augmenter la mixité sociale du quartier avec les condos, appartements et logements sociaux.
Les aménagements et l’urbanisme durables du quartier se caractérisent par la prédominance des liens piétons et cyclistes. L’utilisation de l’automobile est réduite à son minimum et les espaces de stationnement sont vendus séparément des logements. Les rues secondaires sont partagées entre les différents types de transport et se juxtaposent aux coulées vertes qui abritent les jardins communautaires. De plus, la forte majorité du secteur est une zone agricole et forestière protégée qui ne sera pas développée dans le temps, apportant ainsi une forte présence de la nature dans le quartier et dans la vie des habitants.
Finalement, la forte densité permet de minimiser l’empreinte au sol et d’optimiser les espaces naturels. Le système naturel de gestion des eaux de surface est possible grâce aux coulées vertes qui entrent dans le quartier et qui permettent de redistribuer naturellement les eaux dans le sol et dans l’environnement.
De la théorie ...
... à l'application
Source : Par les auteurs